Home 2014 3 febbraio UE. ESTERO FRANCIA. IL COSTO REALE DELL'UNIVERSITÀ RIVELATO DALL'AUTONOMIA FINANZIARIA
FRANCIA. IL COSTO REALE DELL'UNIVERSITÀ RIVELATO DALL'AUTONOMIA FINANZIARIA PDF Stampa E-mail

Le dialogue est, d'année en année, de plus en plus tendu entre les présidents d'université et leur ministère de tutelle à propos des moyens financiers alloués par l'Etat. Car les facs en déficit sont nombreuses: dix-neuf, sur soixante-seize, prévoyaient de passer en négatif dès 2013 et quatre le sont depuis deux ans (Montpellier-III, Marne-la-Vallée, Le Mans et Mulhouse). Ces déséquilibres se sont révélés lorsque les universités ont gagné leur autonomie financière, grâce à la loi Pécresse d'août 2007, progressivement mise en oeuvre à partir de 2009. Les universités gèrent désormais l'ensemble de leur budget, masse salariale comprise, dans une autonomie néanmoins toute relative et sous l'oeil d'une tutelle omnipotente. Elles ne peuvent ainsi ni emprunter ni placer leur trésorerie, mais doivent se plier aux règles strictes de la comptabilité publique ... tout en faisant certifier leurs comptes par des commissaires qui ont généralement les normes du privé à l'esprit. Une sorte de double peine. Il leur est impossible, puisqu'elles relèvent de la fonction publique, de licencier, muter ou promouvoir leurs enseignants-chercheurs ou leurs personnels administratifs. Seule latitude: les universités peuvent distribuer quelques primes, embaucher des vacataires dans des conditions très précaires et, lorsqu'un poste est vacant, en modifier le profil.
Les négociations budgétaires en cours révèlent en fait la vérité des coûts de l'enseignement supérieur public. Un coût que l'Etat et les universités découvrent. Ainsi, l'évolution des salaires des fonctionnaires, liée essentiellement à l'ancienneté, est, depuis quelques années, plus forte que l'inflation et que les dotations budgétaires censées la couvrir. Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'Etat a, en outre, fortement augmenté le nombre d'étudiants boursiers, en créant l'échelon dit «à taux zéro», qui exonère de droits d'inscription environ 135.000 jeunes. Le manque à gagner est important pour les universités.
(Fonte: I. Rev-Lefebvre, Le Monde 14-01-2014)