Les fonctionnaires de l'enseignement supérieur menacés de ne pas toucher leur salaire en novembre et décembre, pour cause de rigueur budgétaire? Bercy, qui présente aujourd'hui le projet de loi de finances rectificative pour 2014, envisagerait 2,2 milliards de coupes budgétaires. Et caresserait l'idée de faire quelques économies sur le dos des universités. La quatrième et dernière part de leur dotation annuelle, qui couvre la masse salariale (120.000 personnels, dont 91.700 enseignants et chercheurs) et le fonctionnement, n'a pas été versée dans son intégralité en octobre. Un «trou» de 200 millions constaté par les agents comptables qui, s'il n'était pas comblé, mettrait dans le rouge les deux tiers des établissements, selon Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d'université (CPU). «Les universités sont, comme tous les autres opérateurs de l'État, sous le feu de Bercy», expliquait-il dans un courrier daté du 28 octobre aux chefs d'établissement. Du côté du ministère de l'Enseignement supérieur, on se veut rassurant. « Il n'y a jamais eu d'inquiétudes ou de menaces concernant le versement de ces salaires. Nous avons fait valoir auprès de Bercy, auprès du premier ministre et du président de la République (...) que la jeunesse (...), la recherche et l'éducation restaient les priorités de ce gouvernement parce qu'ils conditionnent l'avenir », a indiqué lundi sur France Inter Geneviève Fioraso, la secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur. «Les universités ont atteint leurs limites budgétaires», résume Rachid El Guerjouma, président de l'université du Maine, qui décrit sur le territoire des gels de postes à grande échelle et des projets suspendus. «Nous ne pouvons plus tirer sur les ressources propres, sauf à augmenter les droits d'inscription, comme dans les pays anglo-saxons. Le gouvernement doit donc faire ses choix. S'il veut conserver un modèle de service public, il devra mettre les moyens». (Fonte : C. Beyer, Le Figaro 12-11-2014)
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